Les dents ont un rôle fondamental dans la santé d'un individu, évidemment pour une alimentation correcte par la mastication,
mais également dans la vie sociale de l'individu par l'élocution et le sourire.
Remplacer les dents manquantes est une réponse thérapeutique fonctionnelle et esthétique pour le bien être.
Les techniques historiques n'assurent le plus souvent que partiellement une qualité de confort, fonctionnelle ou esthétique :
les prothèses amovibles (le classique dentier) peuvent être instables, provoquer des blessures de gencives, et de fait
perturber la vie quotidienne et sociale. Les bridges obligent à toucher les dents saines situées à côté de la dent manquante.
L'implantologie est une alternative considérée comme une des techniques les plus sûres à ce jour. Elle permet de remplacer les
dents manquantes par des racines artificielles afin de pouvoir réaliser une prothèse confortable (stabilité), esthétique
(discrétion) et fonctionnelle.
L'implant dentaire est une racine artificielle que l'on place dans l'os, fabriqué dans un matériau biocompatible (le titane)
dont la particularité est de se lier aux tissus vivants. Il permet un ancrage résistant et durable qui reçoit la future
prothèse.
L'os qui accueille l'implant dentaire doit avoir un volume suffisant pour assurer une bonne stabilité initiale et à long terme. Les
pertes dentaires s'accompagnent systématiquement d'une fonte osseuse. Dans certains cas, il faudra reconstituer ce volume
osseux avant d'envisager la pose correcte d'implant. Différentes techniques peuvent être utilisées en foncion du volume osseux
perdu : régénération osseuse, greffe osseuse à partir d'os prélevé sur le patient ou de matériau de substitution.
Vous trouverez ci-dessous des fiches plus complètes avec des schémas sur le sujet :
- l'implant dentaire
- la chirurgie pré-implantaire
L'implant dentaire
Un implant dentaire est une "racine" artificielle permettant le remplacement d’une dent manquante. Il s’agit d’une vis en titane qui est ancrée dans l’os (mâchoire supérieure ou inférieure) et qui permet de recevoir la prothèse (fausse couronne dentaire) par l’intermédiaire d’un pilier.
Consultation
La consultation permet de faire une évaluation de la possibilité de mise en place d'implants. Un cone beam vous sera demandé afin
de déterminer si vous devez préalablement passer par une étape de chirurgie pré-implantaire.
Ce sera également l'occasion de détecter les contre-indications. Seuls le chirurgien et le praticien sont aptes à poser
l’indication ou non. Il y a 2 types de contre-indications :
- les contre-indications absolues :
- certains antécédents du patient : pathologies cardiaques (valvulaires, insuffisance cardiaque, infarctus myocardique récent...), SIDA déclaré, cancers évolutifs et maladies auto-immunes ou leurs traitements (radiothérapie, immmunosuppresseurs)
- les traitements par biphosphonates pour des maladies malignes. En revanche, dans le traitement de l’ostéoporose, les biphosphonates oraux ne sont pas considérés comme une contre-indication absolue devant des risques rares mais aux conséquences grandissimes dont le patient doit être clairement informé en détail
- les contre-indications relatives :
- le diabète
- le consommation de tabac
- la séropositivité
- la grossesse
- l’âge (la fin de la croissance est indispensable)
- contre-indications locales relatives : la principale difficulté est le manque d’os. La pose d’implants dentaires nécessite la présence d’os en quantité et qualité satisfaisantes. Une greffe osseuse en amont peut, dans certaines situations, remédier à ce déficit osseux. Dans d’autres circonstances, il sera impossible de reconstruire l’os manquant et de poser des implants
- le présence de foyers infectieux dentaires ou sinusiens ou une hygiène bucco-dentaire insuffisante
- le bruxisme, les anomalies structurelles des mâchoires qui peuvent entraîner des contraintes mécaniques trop fortes sur les implants
L’intervention
L’intervention se déroule généralement sous anesthésie locale. Le chirurgien incise la gencive et passe différents forêts dans
l’os de la mâchoire afin de placer l’implant dentaire. La cicatrisation de celui-ci (appelée ostéointégration) varie entre 3 à 6 mois
avant la pose de la prothèse.
L’implant et la prothèse peuvent être posés le même jour mais ces indications sont très précises et nécessitent une étroite
collaboration entre le chirurgien et le praticien.
Suites opératoires
Les suites post-opératoires sont en général :
- des douleurs légères calmées par la prise d’anti-douleur de palier 1 (type paracétamol)
- un léger œdème les premiers jours, surtout en cas de pose de plusieurs implants
- un léger saignement est possible
- une alimentation molle et froide ou tiède les premiers jours
- l'interdiction de porter une prothèse amovible qui prendrait appui sur l’implant dentaire
- la consommation tabagique est contre-indiquée car elle retarde la cicatrisation et augmente le risque d’infection
- maintenir une bonne hygiène buccodentaire avec des bains de bouche, un gel antiseptique et l'utilisation d’une brosse à dent post-chirurgicale
Complications
Bien que tous les efforts soient mis en œuvre dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la
science pour réaliser une pose d'implant dentaire, le risque de complication n’est pas nul.
En choisissant un chirurgien qualifié, formé spécifiquement à ce type de techniques, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois
les supprimer complètement. Les complications significatives restent exceptionnelles. Il faut mettre en balance les risques encourus par
rapport aux bénéfices de l’intervention.
Pour autant, et malgré leur rareté, vous devez quand même connaître les complications possibles :
- le risque anesthésique : bien que rarissime, une allergie est toujours possible
- la non intégration de l’implant dentaire (appelée à tort "rejet") se traduit par la mobilité et la perte de l’implant. Les implants sont en titane pur, matériau utilisé depuis de nombreuses années pour les prothèses de hanche. Il ne s’agit pas d’une allergie ou de rejet immunitaire, mais de l’absence de "fusion" entre l’os et le titane
- les infections sont rares. Elles peuvent concerner le voisinage (abcès et péri-implantite), les tissus mous de la face ou de la bouche (cellulite), les sinus (sinusite). Pour éviter ces complications, les implants sont posés dans des conditions d’asepsie rigoureuse et une antibiothérapie post-opératoire est prescrite
- des hémorragies ou des hématomes peuvent survenir. Dans la très grande majorité des cas, ils sont sans gravité en dehors d’une gêne passagère
- les lésions des nerfs : cela se traduit par une perte ou diminution de la sensibilité de la lèvre et/ou de la langue (ce n’est pas une paralysie). Le mécanisme est l’atteinte du nerf sensitif qui est dans la mâchoire inférieure. Pour éviter cette complication, un scanner est demandé avant l’intervention afin de localiser le nerf et savoir si la quantité d’os au dessus de celui-ci est suffisante. Malgré les précautions, le nerf peut être atteint lors de la pose (défaut de technique, d’interprétation du scanner, patient bougeant pendant le geste) ou dans les suites du fait d’un œdème ou d’un hématome. Avec un suivi et un traitement adapté, ces troubles sont le plus souvent transitoires (quelques semaines à quelques mois) et exceptionnellement définitifs
- la péri-implantite et la fracture de l’implant : ces complications tardives peuvent être dues à un manque d’hygiène ou de suivi, une dégradation de l’état général
- une lésion d’une dent voisine
Avantages
Les implants permettent la pose d’une prothèse fixe. Ils peuvent remplacer une prothèse amovible partielle ou totale (dentier).
Le patient retrouve une mastication améliorée, une élocution plus adaptée et un meilleur confort.
En cas de prothèse fixe sur dents naturelles (bridge), les dents adjacentes doivent être "sacrifiées". La pose
d’implant dentaire évite de traiter les dents avoisinantes saines ou déjà fragilisées (mobilité...).
Les implants peuvent également stabiliser une prothèse totale amovible (dentier) grâce à un système d’accroches. Cependant, le
patient pourra enlever sa prothèse afin de réaliser les soins d’hygiène quotidiens.
Durée de vie
Après un recul d’une trentaine d’années, nous pouvons affirmer qu’avec une bonne hygiène du patient et un suivi régulier annuel auprès de son praticien et chirurgien, les implants sont une alternative de réhabilitation pouvant durer une dizaine d’années voire plus.
L'implantologie
Un implant dentaire
Nous voyons ici, de bas en haut, l'implant dentaire, le pilier et la couronne.